Tunisie, une radicalisation inéluctable?

Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, président de l’association tunisienne جمعية تراثنا Tourathna, nous ouvre les yeux sur le dangereux mais insoupçonnable processus de radicalisation en cours dans son pays.

Bernard Grua
6 min readNov 12, 2020

Le 29 octobre 2020 était le jour de la fête du Mouled, al-mawlid an-nabawîy, l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamed. C’est à cette date qu’un Tunisien a assassiné trois personnes dans un sanctuaire chrétien niçois. Dans cette même ville un autre Tunisien avait déjà causé 86 morts et 458 blessés, en 2016, lors de notre fête nationale. Le récent triple crime, porté par une société quasi-unanime, montre une complète déconnexion entre le ou les auteurs d’une offense réelle ou fantasmée et les suppliciés. Si bien que l’on est conduit à se demander si l’on ne se trouve pas face à une immolation, à caractère sacrificiel et cultuel.

La faible pertinence du concept d’islam modéré

Est-ce qu’un musulman tunisien “modéré” peut expliquer ce que veut dire “respecter le Prophète” ? Il n’y a pas de réponse. Non pas parce que la question n’est pas pertinente. Mais seulement parce qu’il n’y a personne pour y répondre. D’ailleurs, existe-t-il un islam modéré ? Il y a l’islam “point à la ligne”, pour paraphraser Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, président de l’association جمعية تراثنا Tourathna, un homme qui pontifiait, devant les médias de son pays dans de sirupeux messages de paix, pendant qu’une mère, lacérée de coup de couteau dans son lieu de culte, par un natif de Sfax, se mourrait en écrivant “dites à mes enfants que je les aime”.

Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, Association جمعية تراثنا Tourathna, mouled
Interview pour le Mouled de Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, président de l’association جمعية تراثنا Tourathna
Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, Association جمعية تراثنا Tourathna logo
L’association جمعية تراثنا Tourathna, un mouvement qui regroupe des milliers de jeunes Tunisiens
Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, Association جمعية تراثنا Tourathna, trancheur, décapiteur, Samuel Paty
Célébration de l’égorgement de Samuel Paty — Repost Facebook public de Zine El Abidine Belhareth Notez que le respect n’est pas exigé pour le prophète mais bien pour ceux qui le réclament, le #Trancheur

Après avoir congratulé le #trancheur, l’assassin de Samuel Paty, Cette même Personne Publique que l’on aurait, précédemment, qualifiée de musulman modéré, publie le post suivant au sujet de l’attentat de Nice :

Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, Association جمعية تراثنا Tourathna, attentat de Nice, Brahim Issaoui
Zine El Abidine Belhareth, زين العابدين بلحارث, Association جمعية تراثنا Tourathna, attentat de Nice, Brahim Issaoui Trad
Repost Facebook public de Zine El Abidine Belhareth

Ce discours de mort, cette dégénérescence de l’esprit, sociale avant d’être religieuse, était ignorée car cachée. Mais elle n’attendait probablement que des circonstances inhabituelles pour se dévoiler. Dès lors que les tabous, la décence (ou Bourguiba, ou Ben Ali), la dignité et la volonté de reconnaissance n’imposent plus la retenue, le voile se déchire. Ne croyez pas qu’Ennahdha, la cinquième colonne d’Erdogan, en soit la seule coupable comme on tentera de vous illusionner. Ne croyez plus à : “c’est les barbus, nous, on est pas comme ça”. Ne croyez pas que cette situation soit liée à l’illettrisme. La Tunisie est un des pays, si ce n’est le pays, le plus instruit du monde arabe.

Une religion où la violence est en train de devenir un facteur de reconnaissance

A mon sens, la responsabilité est quasiment collective. Je stigmatiserais tout un peuple ? Non, c’est la réalité d’un pays qui massivement se réjouit de la mort de tout Français, ou plus exactement de toute personne présente sur notre territoire (étranger, musulman, juif, chrétien), voire encourage le crime “au nom du prophète”, pour se venger d’un hommage prononcé devant le cercueil d’un professeur décapité par un de leurs coreligionnaires. Une victime, qui n’a que le droit à l’ignorance, comme on ignore la peau du mouton égorgé pour l’Aïd.

Alors, serait-ce ça le devenir de leur islam ? Une confession qui réclamerait des sacrifices humains comme les religions polythéistes les plus primitives ? Est-ce cette religion, qui se considèrerait comme celle du livre au même titre que la religion juive ou chrétienne ? Mais en quoi pourrait-elle revendiquer appartenir à cette famille ? Elle n’en serait alors que le monstrueux mutant

Un pays qui court vers l’abîme

Oui, cet islam tue en France. Mais plus sûrement, il tue la Tunisie, encouragé par des notables qui jettent la taqiya aux orties pour déverser toutes leurs rancœurs, leurs frustrations et leur besoin de vengeance, sentant que le vent a tourné et qu’ils ont le public auquel ils aspiraient. Des notables tels Zine El Abidine Belhareth et son acolyte, Houssem Lokki, qui au lieu de jouer leurs rôles de leaders éclairés, insultent leur prophète et ses enseignements en encourageant la meute haineuse, dont les plus instables ne rêvent que de passer à l’action violente.

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Houssem Lokki, association Tourathna, “professeur au Ministère de la Culture” (sic)

Ainsi, des notables, apparemment irréprochables, déchirent la culture derrière laquelle ils se drapaient comme des Tartuffes. Mais leur patrimoine et leur culture, pour eux, ce n’était que du folklore afin de tromper les sots et les naïfs, dont j’ai fait partie. Leur folkore n’est que la façade présentable d’un discours mortifère, qui va en se banalisant, un discours radicalisant une jeunesse, qui n‘envisage pas de questionner les Fake-news et le complotisme de ces maîtres si dévôts et si adoubés par la société civile, ainsi que par les autorités.

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Repost Facebook public de Zine El Abidine Belhareth — Les Français sont des chiens

Un effondrement “à la pakistanaise” ?

Oui, le pays où a grandi Farat Hacheb et dont tant de lycées portent le nom aura bientôt le triste privilège d’être classé terroriste. Il fut d’ailleurs un des principaux pourvoyeurs des effectifs de Daech. Pour être allé en Afghanistan et au Pakistan, je peux témoigner du sort qui l’attend. La charia, revisitée en loi de Lynch, lui tiendra lieu d’Etat de droit, comme chez Imran Khan, l’ex-play-boy pakistanais qui se répand en fatwas à destination de l’ONU ou de Facebook et dont on retrouve les visuels chez de “bons” musulmans tunisiens. Comme chez Imran Khan, où les petits garçons sont sodomisés dans les madrasas par des imams pédophiles. Comme chez Imran Khan, où l’on viole les très jeunes chrétiennes pour les forcer à épouser ceux qui les convoitent après une conversion forcée à l’Islam (impliquant la mort en cas d’apostasie, le retour à la religion d’origine) avec l’accord d’un tribunal. Comme chez Imran Khan, où d’autres adolescentes mineures sont mariées de force à des vieillards polygames. Comme chez Imran Khan où les femmes, même voilées, sont claquemurées hors de l’espace public, dans des villes où l’on voit des hommes hantés par leurs frustrations sexuelles et prêts à se jeter sur la première proie venue.

C’est la réalité que nous montre Zine El Abidine Belhareth زين العابدين بلحارث, le dissimulateur président de l’association جمعية تراثنا Tourathna, qui a autorité sur des milliers de jeunes Tunisiens.

Bonne illustration du schéma dans lequel s’inscrit cette radicalisation, analysé très pertinemment dans une vidéo prémonitoire d’avril 2020.

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Bernard Grua

Photographer, writer, contributor to French & foreign media: culture, history, heritage, geopolitics — https://bernardgrua.nethttps://pamirinstitute.org